04 ELLE ETAIT SOURIANTE

Un jour une maîtresse auxiliai-aire,
nommée par l'inspecteur de Lille,
Vint ici, elle en était fiè-ère
Remplacer une proffe débile.
La p'tite au caractère rieur,
Prit joyeusement son malheur.

REFRAIN

Le lendemain, elle était souriante,
En salle des profs, chacun pouvait la voir.
Elle corrigeait des copies emmerdan-an-an-tes
Avec de l'encre, de son beau stylo noir.


Des collègues furieux d'la voir ri-ire,
cachèrent sa serviette sous l'évier,
Puis par les cheveux, la pendi-irent,
Au plafond, en face du plancher.
Puis la laissant-là, les voyous,
Allèrent au bistro, boire un coup.

REFRAIN

L'principal, jaloux d'son coura-age,
Un soir, à l'heure de l'Angélus,
Fit une réunion, à l'éta-age,
Pour lui faire rater l'autobus.
L'autobus qui n'attendait qu'ça,
Partit sans elle, elle le rata.

REFRAIN

Mais les certifiés s'acharnè-èrent
Sur elle, et lui montrèrent le poing,
-" Tu n'es qu'une maîtresse auxiliai-aire,
Tu vas pas v'nir manger not' pain ".
Et pour finir, les chenapans,
Lui firent mettre les élèves en rangs.

REFRAIN

Elle eut marre de tout ce beau mon-onde.
Elle dit -" Vous n'me verrez pas d'main,
Car vous êtes vraiment trop immon-ondes,
Je m'en vais, je m'en lave les mains ".
L'prof de techno qui l'écoutait,
Lui barbota son porte-monnaie.

REFRAIN

Vous croyez p'tète qu'elle en est mo-orte.
Et cependant il n'en est rien,
Après cette secousse un peu for-orte,
Elle s'en alla d'ici, fin Juin.
Elle prit, pour se remett'e d'aplomb,
Deux mois d'vacances à Fort-Mahon.


Voilà l'histoire de la p'tite remplaçante.
En la chantant je n'ai eu qu'un espoir,
Vous rappeler cette petite fille charman-an-an-te
Qui, l'an prochain, ne viendra plus nous voir.