A toutes les filles que j'ai collé, dans l'temps.
Elles sont majeures et mariées maintenant,
Elles ont p'tète des enfants, des petits garnements,
Qui causent des tas d'emmerdements.
Elles mâchaient, elles mâchaient,
Du ch'wim-gum devant mes yeux,
Elles parlaient, elles parlaient,
en cours, de leur amoureux.
Elles riaient, elles riaient,
Sans s'occuper de c'qui s'passait d'vant eux.
A toutes les proffes qui sont passées un temps.
Auxiliaires ou adjointes d'enseignement,
Agrégées, certifiées, ou bien PEGC.
Et d'puis vingt ans y'en est passé.
Elles restaient, elles restaient.
Un jour ou bien une semaine.
Elles chialaient, elles chialaient.
A la moindre petite peine.
Elles partaient, elles partaient.
Et nous on revenait l'année prochaine.
A tous les profs qui sont restés à Thiant.
Claudine, Thérèse, Paul et Raymond.
Et Jean-Pierre et André, et Chantal et Léon.
Et j'oublie encore des tas d'Jean.
On restait, on restait
A la cantine le midi.
on bouffait, on bouffait,
Le lundi des raviolis.
On jouait, on jouait,
Au tarot en buvant du café.
Ca fait vingt ans qu'on est ici, à Thiant
J'enseigne les maths, quel boulot pas-sionnant
Y-a aussi la Techno le Français la bio,
L'Anglais et puis tout l'tremblement.
Mais j'arrète là, car ça pourrait durer longtemps . . .
