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63 STANCES


d'aprés Pierre CORNEILLE


Très chère collègue, si mon langage Eut quelques traits un peu baveux Souvenez-vous qu'à votre àge Vous ne savez guère faire mieux Moi j'ai réussi par ma prose Réussi à te faire affront Maheureusement toi tu n'oses Le dire en face, et de front. Si tout cela n'est pas très net Et même si cela t'ennuies. Moi je dis : " c'est pas très honnête, De m'engueuler quand je n'y suis". Il ne fallait pas tant d'alarme Ni de cris aussi éclatants Mon libelle avait quelque charme Tu ne pourrais en dire autant. Je ne suis de ceux qu'on adore Et même quitte à me mépriser Pourrais-je bien durer encore Que tous ici serez usés. Et pourrez-vous sauver la gloire Du collège en effaçant tout Et à tous ici faire croire Que le méchant ce n'est pas vous. Vous ètes de race nouvelle Mais ne perdez votre crédit Votre indignation est trop belle Ce ne sera pas toujours ainsi. Pensez-y ma chère novice Quoi qu'un grison vous fasse effroi Il vaut bien mieux, quoi qu'on en dise Et ici je parle de moi.

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